En partance…
… retour par Toronto, après la mi-juin !
A bientôt donc chers ami(e)s, je reviendrai avec des vues que je prendrai en pensant aussi à vous.
* Le sculpteur est décédé depuis
Tempête
Huesca…une rencontre
Origami japonais géant ?
Panneau publicitaire…d’ « Orange » ?
Ni l’un, ni l’autre…mais l’original emblème de la ville de Huesca, dans la province la plus septentrionale d’Aragon : région de passage entre les sommets pyrénéens espagnols et les basses terres de la dépression de l’Èbre à environ 500 m au-dessus de la mer, sur un vaste coteau.
Le Monument « las Pajaritas » est situé dans le Parc Municipal Miguel Servet, grand espace naturel où se côtoient près d’une centaine d’arbres, allant des pins communs aux espèces les plus exotiques comme le ginkgo, connu au Japon depuis le XII ème siècle.
Des « cocottes » dues à l’artiste Ramón Acín, sculpteur qui naquit à Huesca en 1888
Ramón Acín fut militant anarcho-syndicaliste, dessinateur, et peintre s’intéressant à tous les courants de l’avant-garde artistique .
Autodidacte, son oeuvre fut marquée par une grande simplicité, avec peu de moyens et des matériaux pauvres, il souhaitait ainsi mettre l’art à la portée de tous.
Il mourut fusillé ,avec sa femme, en 1936 pendant la Guerre Civile.
A noter qu’un confiseur local , la maison Soler, en a fait une pâtisserie artisanale typique : Ses "pajaritas " sont même vendues sur e-Bay …l’art et la gourmandise …sans frontières …à la portée de… toutes les bourses !!!
Nous, nous lui avons préférée la spécialité de la pâtisserie Ascaso , le "pastel ruso" , une espèce de feuilleté à la crème pralinée noisettes et amandes, à s’en pourlécher les lèvres tout le long de la très fréquentée avenue "Coso Alto"!
Huesca, comme première étape programmée avant Saragosse, je ne l’avais pas choisie par hasard.
En effet, je comptais bien y rencontrer un hôtelier dont le blog m’avait plu : bien conçu et d’une parfaite présentation. Nous avions donc réservé une nuit à l’ Hôtel Sancho Abarca
Dans la soirée du 10 juillet , je faisais enfin la connaissance de son gérant Roberto Pac Sa. Nous échangeâmes, longuement, sur l’art et la poésie !
Sa femme peint et ses œuvres décorent les murs de nombreuses salles ouvertes à la clientèle. Lui, « écrivain-poète », c’est ainsi qu’il se présente, est l’auteur de nombreux ouvrages dont « El oro del silencio » , « L’or du silence », un recueil de trois cents pages de poésie avec en fin d’ouvrage trois cents épigrammes !
Une épigramme est une petite pièce de vers d’intention satirique, se terminant généralement par un trait piquant, une pointe grivoise, humoristique ou satirique . Par exemple, parmi nos auteurs français, voici deux épigrammes connues:
De Prévert :
Ils sont à table
Ils ne mangent pas
Ils ne sont pas dans leur assiette
Et leur assiette se tient toute droite
Verticalement derrière leut tête
De Voltaire :
L’autre jour au fond d’un vallon,
Un serpent mordit Jean Fréron
Que croyez-vous qu’il arriva ?
Ce fut le serpent qui creva.
Voici maintenant quelques épigrammes en espagnol de Roberto Pac Sa,
qui m’offrit spontanément un exemplaire de son livre,
et un de ses CD où il déclame sa poésie ,
accompagné par un petit orchestre
de jeunes musiciens
Abrí la ventana
del campo
para que pusiera
en marcha
el girasol
del tiempo
*
Amé la vida
porque nunca
conocí
la muerte
*
Amar es dar
y dar es amar
por eso
quiero dar
para recibir
amor
(avec cette dernière épigramme, les blogeurs que nous sommes se reconnaîtront , n’est-ce pas ?)
Moi qui affectionne les haïkus japonais, je n’ai pu rester insensible à l’intérêt que Roberto porte à l’épigramme.
Voilà deux modes d’expression que l’on pourrait trop rapidement rapprocher .
Mais, comme l’écrit Maurice Coyaud dans " Fourmis sans ombre",
à propos du haïku : " j’aime cette poésie
parce qu’elle a les pieds sur terre, et
qu’elle se moque de tout, et pourtant
le ton n’en est jamais sec "
Peut-on en dire autant
de l’épigramme ?
Le mystère
De la question posée
C’est le mystère
( Haïku de Gilles Guilleron )
Interlude
…en attendant de vous présenter nos photos de
l’exposition internationale de Zaragoza sur le thème
" eau et développement durable"
C’est après un gros orage , en rentrant de Saragosse,
que les cieux au-dessus de La Muela se sont chargés
de lourds nuages menaçants.
Contre qui ou quoi avaient-ils
une dent ?
En ces lieux, nous avons visité
l’innovant " Centre d’Interprétation de
l’Energie Eolienne"…en coup de vent !!!
Pour info :
En Français " La Muela" peut se traduire soit par " la molaire" , soit par " la roue ( de moulin )"
Voilà donc un village dont le nom, pourrait-on dire , lui était prédestiné !
Au Mont St-Michel…
Photomontage de Jean-François RICOU
Il y a une cinquantaine d’années, Jean-Francois et moi étions "pions" tout en menant nos études de Philosophie… Nous nous sommes retrouvés grâce à "Copains d’avant". je suis allé lui rendre visite …du côté du Mont-St-Michel.
C’est un écrivain et un sculpteur, toujours aussi alerte d’esprit et facétieux . Nous avons peu perdu de notre espliègerie et de notre joie de vivre …
Nos idées d’antan ont gagné en approfondissement. Elles ont évolué aussi mais nous avons gardé une même vision du monde qui nous entoure et de la place de l’homme ( et de la femme !) dans la société.
Quel plaisir et quel réconfort de savoir qu’il est possible de rester fidèle à ses engagements de jeunesse et d’aller ainsi de l’avant alors que nous assistons à tant de retournements de vestes autour de nous aujourd’hui !
A travers la brume …un dernier regard au loin sur le Mont …depuis Avranches
Mountainboard à Pessac
…des roues dans les nuages !…
Je les ai photographiées ces roues sur le campus aux abords du Village 5 (*1)!
L’appareil photo en bandoulière, je me promenais comme d’habitude pour le plaisir de marcher , de flâner, prêt à saisir au vol quelques images dans cet environnement agréable, verdoyant et souvent riche en surprises. J’ai été servi !
C’est ainsi que je découvrais une activité originale, à quelques pas de chez moi .
Demandant des informations, j’apprenais que se déroulait les 2 et 3 juin, sous mes yeux la première étape des Championnats de France de MountainBoard , organisée par l’association HXC-MTB de Gironde ( www.mtb33.com)
Je n’étais pas équipé du zoom qui m’aurait fallu pour fixer ces figures acrobatiques marquant le ciel comme autant de signes inconnus tracés sur un papier bleu festonné de nuages ! Allais-je cependant laisser filer une telle opportunité pour des raisons techniques ?
J’avais devant moi une occasion rêvée de garder traces d’une pratique témoignant de l’ingéniosité de l’être humain, de sa créativité , de son désir de dépassement ! Une « bissociation (*2) » réussie : la mise en relation d’une planche ( du type skateboard !), rehaussée de fixations pour passer les pieds , munie de quatre petites roues pneumatiques ( du type trottinette !) pour obtenir un engin tout terrain , prêt à l’emploi pour de la glisse… en toutes saisons !
Un côté « sports pour tous » qui n’est pas pour me déplaire ! En effet, s’il est vrai que le matériel coûte cher certainement ( sécurité oblige !), évoluer sur l’herbe , sur des pistes en terre ou sur du bitume ne nécessite pas les moyens financiers et la disponibilité que demande un séjour en montagne pour faire du snowboard ! Et puis de la neige il n’y en a pas partout ! Quant aux sommets avec pentes pour dévaler, il suffit d’ouvrir les yeux et d’un peu de curiosité pour trouver des pistes autour de soi !
Il y en a de naturelles et il y a celles que l’on peut fabriquer ou installer à peu de frais : un promontoire …une ou deux rampes…quelques obstacles et le tour est joué pour s’envoyer en l’air ! Enfin quelques précautions sont à prendre quand-même …( comme toujours dans ces cas là !!! )…il faut se protéger : le port d’un casque , des gants pour les mains , des rembourrages aux coudes et aux genoux . Vous voilà parés pour l’aventure !
Je profite ici pour remercier sincèrement ceux qui m’ont accepté auprès d’eux et qui m’ont autorisé à les prendre en photos lors de leurs entraînements aux épreuves ( il y avait même un enfant , « la valeur n’attend pas le nombre des années » !!!). Qu’ils ne m’en veuillent pas trop si tous n’apparaissent pas sur l’album que je présente sur mon blog…j’ai décidé de montrer les lieux où ils évoluaient, les possibilités que cela leur offrait et les sauts que j’ai choisis sur des critères plutôt esthétiques donc sans aucune connaissance technique.
Enfin, comme j’autorise HXC-MTB à utiliser mes photos sur son site, il sera facile aux spécialistes du Mountainboard de nommer précisément certaines des figures de style… Quant à moi, ce qui est sûr, c’est que j’ai passé un moment inoubliable à leurs côtés et que j’en suis reparti impressionné et rassuré à la fois , pensant qu’au moins l’imagination de l’homme ( et de la femme !) nous permettra toujours de sortir d’un cadre parfois trop limité par les pouvoirs de l’argent en ce qui concerne les sports et d’un système bien souvent rigidifié par les pouvoirs politiques dans le domaine de l’action ! Heureusement et quoi qu’ils fassent la vitalité de "68" est toujours là, présente et agissante, porteuse d’audace et de créativité !!!
*1/ Pour information, le Village 5 fait aujourd’hui partie de Pessac et non pas de Talence.
*2/ Une démarche qui consiste ( dans le jargon de la créativité) à combiner deux choses entre elles pour en obtenir une nouvelle ( ou plusieurs ! ) .