Rencontre
Cette citation , mon ami Jean-Louis Fauthoux aurait pu la faire sienne et notre récente rencontre a porté ses fruits.
C’est au premier Salon du livre d’Ustaritz qu’il a souhaité présenter certains de mes haïkus dans ses livrets d’artiste.
Originales créations en papier pour lesquelles il associe textes et matières.
Parole tenue…
Parole tenue …
C’est une journée printanière.
Place de la Victoire, je prends la ligne « B » du tramway, direction Domaine Universitaire. Je descends à l’arrêt « Montaigne-Montesquieu ».
Sur le chemin qui mène chez moi, je traverse des espaces verts où les blanches pâquerettes font triste mine à «l’ombre des jeunes filles en fleur » (Ah Proust !).
Bras et jambes découverts, de nombreuses étudiantes se prélassent sous l’agréable caresse des rayons du soleil de l’après-midi.
Les bâtiments alentour semblent désertés. Filles et garçons, hors les murs, ont envahi l’herbe du campus.
Du côté de la « Maison des Arts », je suis curieux de savoir ce qui se passe autour de cette jeune fille qui pose. Figée, deux pinceaux-brosses piqués dans sa chevelure, elle sert de modèle à certains qui dessinent ou peignent, appliqués devant leur chevalet. Pendant que d’autres s’activent caméras et appareils photos en main. Je m’approche discrètement de celle qui, assise en tailleur, prend des croquis de ses camarades. Elle m’apprend qu’ils recueillent, chacun à leur manière, de la matière pour une future réalisation collective.
Leur thème : « le mouvement » !
Je n’en demande pas plus, je ne veux pas les déranger.
J’ai décidé d’en faire un « billet » car ils m’avaient accordé la possibilité d’utiliser sur mon blog des photos que j’avais prises d’eux.
Je les leur ai d’ailleurs envoyées par courriel dans l’heure qui a suivi, comme promis.
Parole tenue !
Mais pouvaient-ils se douter de ce qu’ils m’apportaient en acceptant ma présence ?
?
Grâce à eux, que d’inoubliables séances de travail avec d’autres jeunes me sont revenues en souvenir!
J’ai aussi alors pensé à un texte, trouvé par hasard sur le net, il y a peu de temps. Celui d’une enseignante de philosophie, Anne THEVENIAUD qui présentait en octobre 1982, dans la revue LA BRECHE, ses visites au Musée des Beaux-Arts de Pau. Elle y mentionne mes animations auprès de ses élèves.
En voici un extrait :
« Et si on allait au musée ?
1975, c’est ma première année d’enseignement : une bonne année, la classe de terminale A de 18 élèves (!) créée au dernier moment. Après quoi, logés dans un préfabriqué, nous y serons un peu oubliés. Alors, parfois, on improvise. Un jour, cette demande: “et si on allait au musée ?” Il suffit de traverser la rue, et c’est l’aventure.
Le musée ? On découvrira un “lieu” où se mouvoir et parler autrement, où voir, toucher, bouger enfin! Et puis ces infantes de Vélasquez qui ornent tous les manuels, elles ont subi un bien curieux traitement de la part de ces peintres espagnols contemporains (Equipo Crónica) qui exposent actuellement: représentées en poupées russes, ou encore trouées de balles, ensanglantées de taches violentes. . . Mais alors, c’est quoi au juste la peinture ?.. Et le musée, il n’est pas là pour “Conserver” les grandes œuvres ?.. Je me promets de revenir !
Vous avez dit: de l’art ?
1976 : Je suis de retour avec une nouvelle classe, mais pas en tourisme de fin d’année scolaire. Ange Perez, chargé de l’animation socio-culturelle nous reçoit.
Cette fois, on part d’un diaporama réalisé à partir d’œuvres contemporaines, avant-gardistes, exposées récemment, sur une musique de Xenakis (Orient-Occident). De l’image de Cartier-Bresson “Solitude à la terrasse d’un café” à la représentation d’un écouteur téléphonique rouge sur coussin de mœlleux skaï noir , la succession est provocatrice. Elle sera vécue comme une agression, une déchirure.
Chacun sera touché par ces images repoussantes et attirantes. Ici, installés en cercle sur des fauteuils-tube-vert pomme, on peut en parler. On s’autorise à réagir, à refuser même: “ On se fout de nous! ”. On osera aussi finalement s’y reconnaître. Ainsi, “hors des murs de l’école”, quelque chose peut se dire au sujet de la violence, celle qui nous est faite, celle aussi qui est en nous, mais secrète, interdite. Trouve là son expression, ce qui ne peut pas se dire, justement (à l’école entre autres).
Et si on se mettait à faire quelque chose ?
1978 : Ma question. Comment ne pas réduire cette expérience à un simple échange verbal ? Le musée n’est pas seulement le moyen d’exprimer des tensions dont l’école barre toute parole. Ainsi, aller plus loin, ce sera mettre les élèves en situation de créer eux-mêmes. Ange Perez met à leur disposition des diapos d’œuvres. A eux d’en faire un montage, un texte lisible pour d’autres. On travaille vite, par groupe d’une dizaine. On aura le temps de voir quatre ou cinq productions intéressantes, de demander à l’un ou l’autre ce qu’il a voulu dire par le choix des images, leur succession, la musique choisie.
C’est une expérience au plan de l’émotion, du regard, de l’échange dans le groupe. “II s’est passé quelque chose”. Ange Perez sera accueilli dans la classe trois semaines après sur la demande des élèves, et l’échange pourra se poursuivre “dans les murs”. »
Les temps auraient-ils changé à ce point ?
A l’heure où des enseignants suivraient des formations « anti-chahuts », il est légitime de se poser des questions.
Qu’est donc devenue la relation élèves/professeurs qu’il faille, aux seconds, en passer par là aujourd’hui ?
Supprimer de plus en plus de postes , maintenir le nombre d’élèves par classe à son niveau actuel, faire l’apologie de la méritocratie, ouvrir l’école aux interventions musclées des forces de l’ordre, privilégier la répression à la prévention, sont-ce les meilleurs moyens pour aider les jeunes à se réaliser, à se motiver , à se projeter comme futur adulte et imaginer un devenir de façon positive ? Qu’est-ce qu’éduquer?
Qui en porte la responsabilité ?
Comment ne pas comprendre la grogne qui s’élève à l’encontre d’un pouvoir destructeur, déstabilisant, qui de façon insidieuse pousse au « je m’en foutisme » ?
Tant de promesses nous furent assénées par ceux qui nous gouvernent, aussitôt oubliées, détournées …Parole tenue ?
Faudra-t-il s’étonner si demain la violence, contenue jusque là, grimpera encore d’un cran
Ange Pérez
Les campulsations
La « Dame Jane » de Maija
Il est des jours comme ça où une surprise vous attend au coin de la rue.
Un de ces moments qui vous comble, réveillant en vous mille souvenirs.
Hier après-midi, par hasard, nous avons retrouvé Maija, à Talence, à l’occasion d’un festival
Elle nous a présenté sa « Dame Jane ».
Ma mémoire s’est mise alors à tanguer. S’y entremêlaient des images de jeunes enfants heureux au milieu desquels le nôtre jouait avec des taches colorées ! C’était au jardin de " L’eau Vive", en 1990. Un lieu animé selon les principes éducatifs de Françoise Dolto.
Dans l’équipe des adultes, une étudiante en art qui s’appelait Maija menait la danse….
Elle était là, devant nous, ouvrant le regard des petits et des grands en cette fête de rentrée universitaire, nous présentant sa « Dame Jane »
Et si « Dame Jane », comme un symbole, c’était toi Maija?
Au niveau de son nombril, comme un reste de cordon ombilical, une languette porte l’inscription « née des eaux ou née de la lune » …mais sait-on d’où tu viens vraiment, toi, si ce n’est d’un pays où le jaune et le bleu flottent au vent …comme des seins outremer de Jane naissent des feuilles d’automne jaunies ?
J’ai eu l’impression qu’en plus, ce jour là, Jane captait les étoiles d’un énorme berlingot dressé derrière elle pour les étaler en blanches marguerites rayonnant sur la pelouse verte… le vert standard de la réalité quotidienne peut-être ?
A ses pieds, sur une ardoise d’écolier, ta main nous donne à lire « Jane forever young ».
Cela m’a bouleversé…c’est certainement l’enfant, toujours en moi qui a été touché…Il faut dire qu’à huit ans j’étais amoureux fou de ma maîtresse d’alors !
Ta rencontre Maija nous a mis du bleu au cœur et du jaune soleil plein les yeux réactivant en nous les pulsions du temps…grâce à toi, malgré les années et les saisons qui passent, je me suis senti, comme sous l’effet d’un coup de baguette magique, jeune étudiant faisant sa rentrée.
Voilà donc où peuvent mener « Les campulsations » , parcours incitateur et créatif … un jeu auquel mon « je » s’est laissé prendre à la couleur des mots !
*
"Les Campulsations, un élan culturel à la rentrée universitaire". Le festival « Les Campulsations » est initié par le CROUS de Bordeaux Aquitaine en partenariat avec les universités de Bordeaux, les collectivités locales, les structures et associations culturelles. "Les Campulsations", contraction de campus et de pulsations, résonne comme un appel à ressentir le rythme de l’année universitaire à venir. Du cœur des villes aux artères des campus, vous pourrez prendre le pouls d’une rentrée culturelle forte d’images, de sons et de sens. Inspirez à pleins poumons, retenez votre respiration et laissez-vous immerger dans cette année universitaire, forcément studieuse, résolument riche en découvertes artistiques !
©Ange Pérez
De fil en aiguille !
De fil en aiguille !
Je l’ai vue faire…
J’ai une belle-mère extraordinaire !
Elle fêtera ses 87 ans cette année et elle ne peut rester un instant sans rien faire.
Elle habite près de Dijon, à 700 kms environ de chez nous.
Elle vient nous rendre visite une ou deux fois l’an.
Il y a peu de temps encore, elle faisait le voyage dans sa Twingo…qu’elle conduisait en maîtresse femme !
Maintenant elle prend le train …prudence oblige !
Mais le réseau ferroviaire étant perturbé par une importante grève menée par les agents de la SNCF qui défendaient leurs droits, lors de son avant dernier séjour auprès de nous, elle a du patienter quelques jours supplémentaires avant de repartir à la date qu’elle s’était fixée.
Présidente de Club, elle avait promis aux adhérents d’être présente pour l’expo-vente organisée par son association dans le but de venir en aide à des personnes dans le besoin…la fibre sociale n’a pas d’âge !
Qu’à cela ne tienne, contrainte de faire contre mauvaise figure bon cœur, elle prit le côté positif de la situation et se mit à réaliser, en veux-tu en voilà, des Felis silvestris forma catus au point de mousse ! Il y en avait pour un wagon….de marchandise !
Si je mentionne donc ma belle-mère sur ce blog ,c’est parce qu’elle tricote…elle tricote …comme les shaddocks pompaient…pompaient …
Tout brin de laine qui lui tombe entre les doigts se transforme donc par étape successive en petits chats domestiques (avouez qu’en latin cela en jette un peu plus !)
Je fus séduit par sa dextérité, son optimisme et son entrain à voir la bouteille toujours à moitié pleine ! Je vous rassure, elle ne boit que de l’eau…dommage d’ailleurs car, si je préfère le Bordeaux…je ne refuse jamais un bon Bourgogne (à boire avec modération !)
J’avais photographié l’évolution de ses réalisations…sans savoir que j’en ferais un jour l’objet d’une de mes énigmes !
Ma belle-mère étant chez nous actuellement, l’idée m’est venue de lui demander son accord….Elle est donc depuis quelques jours témoin des échanges que suscite sa créativité …Voilà encore une aptitude qui n’a pas d’âge !
Ange. 16 avril 2008.
Indice
Sur cette image, un homonyme vous donnera la solution
A bientôt …
mais n’oublions pas aussi
» l’énigme et l’image du Mardi »
Trinity
http://cid-f85230bd8ebb79f8.spaces.live.com/
(pour tous ceux qui peuvent y accéder)
Trouvé !…et énigme 2
Merci encore à vous tous !
Et si nous renouvelions l’expérience ?
Que pourraient bien représenter ces éléments dispersés ?
A quoi pourraient-ils servir
ou bien
que pourraient-ils devenir ?
Bonne fin de semaine
J-1…Ouvrons…
Enigme 1…C’est quoi ?…
|
Redécouverte !
©Ange
Duo
" Big Brother"
Sculpture de Jean-François Ricou
Mon ami Jean-François, écrivain et sculpteur, vient de m’envoyer des photos de sa dernière création : un arbre de son jardin patiemment sculpté. Son oeuvre m’a inspiré un texte que je lui dédie en témoignage d’une solide complicité et du partage de valeurs auxquelles nous tenons comme la "liberté d’expression", entre autres.
Tel un index géant pointé vers le ciel
L’arbre devient signal sous le soleil.
Chair burinée se répandant à ses pieds,
Yeux grands ouverts sculptés et dissociés,
Masques expressifs de visages émaciés,
Les saignées cernant leurs intentions cachées.
L’oeuvre est unique dominant en hauteur,
Repère comme dans un jardin les fleurs,
Totem retenant en ascendantes vagues
La résonance rythmée des coups de la dague.
Si la démesure s’y inscrit jusqu’aux veines,
Nul amalgame avec celle d’un Etat qui dégaine
Au moindre désir de vouloir agir autrement.
Faut-il que soit pervertie l’idée de changement
Pour qu’oser manifester aujourd’hui sa liberté
Expose quiconque à l’ingérence des autorités !
Pour Jean-François
Ange. Pessac. Mai 2007
Lélie Abadie…d’actualité.
Terre d’asile.2007© Lélie Abadie
( Format 59 x 44 cm. Photo Michel Malaret)
La parole en otage.2007.© Lélie Abadie
(Format 53×42 cm. Photo Michel Malaret )
Femme Tunisienne.2006.© Lélie Abadie
( Format 53×42 cm. Photo Michel Malaret. Propriété de A. Entz )
Berger Berbère.2006.© Lélie Abadie
( Format 50×70 cm. Photo Michel Malaret. Propriété de S. Dolié )