Haïku…
Liberté
Cri du fond du cœur
La cage est une prison
Même thoracique
© Ange Pérez
C’est quoi pour toi…
Un Haïku?
L’observation et l’écoute dans l’instant …
En un clin d’œil, tu touches …
Avec la pointe effilée du pinceau mouilleur tu dis…
Dérision, malice, humour, provocation, parfois familiarités sinon trivialités d’où surgissent l’inattendu , l’émotion , le sourire et… en si peu de mots !
Mais je ne suis pas japonais….
Mon ami plasticien, Jean-Louis Fauthoux, m’écrivait dernièrement :
« Cette forme poétique, par son caractère » ramassé » qui peut » se dilater », m’intéresse beaucoup »
Le haïku : un » ramassé qui se dilate »…de la vie…du souffle…juste un brin d’air qui nous vient du large !
Des amis blogeurs en créent et en parlent.
Jean-Baptiste , ami de longue date, ami de prime jeunesse, écrivain et fin « politique » ( oui, oui !), s’adonne aux haïkaî depuis février, démarrant sa catégorie sous l’intitulé » pour se gratter la tête en rythme ». J’y ai découvert que certains m’étaient d’ailleurs adressés.
Chez lui, j’ai lu, en commentaire, le point de vue de Flocerise :
» Le haïku est peut-être à la poésie japonaise ce que l’alexandrin est à la poésie française ? Sortir un peu du schéma classique ne nuit pas forcément à l’esprit même de ce style de poésie.
Les accidents font ressortir la régularité du terrain.
Je ne me suis personnellement jamais encore essayée à ce genre de poème, mais je m’en laisse pour l’instant imprégner pour en saisir le fond au-delà de la forme.
Ce que je perçois pour l’instant, d’après ce que j’ai lu, de ces haïkus, c’est plutôt trois idées superposées, qu’on pourrait croire indépendantes les unes des autres, mais qui convergent vers un même point, situé différemment selon le lecteur.
Un genre de poésie à géométrie variable, en quelque sorte… Mais bon, l’idée que je me fais de ces haïkus va sans doute évoluer et je n’en suis aucunement une spécialiste. «
C’est à Flo que je dois aussi d’avoir lu une définition originale du haïku. Celle de Pierre Dupuis qui campe sur la base des 5-7-5 ( j’essaie en vérité de m’y plier moi-même, mais comme je suis un peu fâché avec les voyelles…)
Il écrit :
« Bâtir un haïku
C’est en pieds cinq sept et cinq
Qu’il faut respecter ! »
« Le haïku est un concentré de poésie obtenu par déshydratation du superflu.
Pour peu que le lecteur verse dessus, une perle de paupière, une goutte de sueur ou encore la fraîcheur d’un éclat de rire, il déborde en tous sens «
J’aime décidément la définition du haïku qui « se dilate » si proche de celle du haïku qui » déborde en tous sens » !
Je ris quand Jean-Baptiste m’interpelle : » sur quel papier ? « , écrit-il à propos de mon haïku du 1° avril.
« Haïku pondu
Au petit coin ce matin
Quel soulagement ! »
J’avais puisé ce haïku, pour la circonstance, dans ma réserve de Haïkaï. Quand je l’avais édité pour la première fois , j’eus le commentaire suivant de Magali :
« Clair que c’est plus gentil pour les autres habitants de la maison que d’y méditer une saga Millenium…
Pas question d’y faire
Deux cents dix alexandrins
Le suivant est pressé «
Voilà probablement l’aspect ludique du Haïku aussi !
Pour moi
Egrenant du sens
Le haïku au fil des mots
M’ouvre l’horizon
©Ange Pérez
Et pour toi , c’est quoi le haïku ?
Avec quelle légende ?
Entre-deux…
Balle au pied…
Perdre la boule…
Sport et nature…
Balle contrôlée
Hors jeu…
Coup d’envoi…
Balle au centre…
Arbres à balle…
Monstres du ballon …
Double inattendu…
Amateurisme…
Balle figée…
Couple soudé
Jeu blanc…
Balle perdue…
……………….
……………….
……………….
A vous de jouer maintenant !
Excellente semaine à vous toutes et à vous tous
Photo « ratée » …
…un rat surpris au ras de l’herbe courait comme un dératé ! *
* A propos de rate ,
j’espère que la plupart d’entre nous en ont une,
autrement dit, nous serions tous…des ratés…
même les porteurs d’une « Rolex » passés 50 ans ,
n’en déplaise à Séguéla. Quel « fils de pu(b) »
ce gars là , toujours prêt à manger à tous les
râteliers dans le seul but de râtisser large.
Peu lui importe d’ailleurs la ratatouille pourvu
qu’il soit avec ceux qui ratiboisent les autres !
A moins que ce ne soit le dernier rataplan d’un
expert en communication en train de se ratatiner.
————-
Allez oublions l’heure et passons un excellent week-end.
Aujourd’hui elle est pleine….
Dans le noir manteau
Comme une pièce d’argent
Se glissait la lune
©Ange Pérez
Rencontre
Le hasard caché
Sous les mots du quotidien
Attend son lecteur
Je dédie ce court poème à ceux qui nous ont offert des instants inoubliables ! Inattendue coïncidence (co-incidence !), c’est en lisant en diagonale le « Sud-Ouest », Bordeaux rive gauche du 3 mars, que mes yeux ont butté sur un intitulé en trois mots
« Sushis, thés et haïkus ».
La Médiathèque de Blanquefort s’ouvre au pays du Soleil Levant pendant un mois.
Au programme du vernissage de cette manifestation culturelle, la présence active de deux musiciens
et d’un plasticien.
A la suite de cette vidéo vous pourrez aussi en visionner une série sur la pratique du "koto"
Mieko Miyazaki dont les doigts pincent avec grâce les cordes du « koto ». Elle fait vibrer ce vieil instrument traditionnel en duo avec un violoniste, son mari, Manuel Solans . Complicité ludique, harmonie et sensibilité d’une interprétation musicale, d’inspiration contemporaine, imprégnée de racines japonaises.
Jean-Louis Fauthoux y présente ses « Papiers et Haïkus ». Quel ne fut l’étonnement de cet artiste palois lorsqu’il me vit dans la salle d’exposition. Il y avait 27 ans que nous ne nous étions pas revus. Il était alors professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Pau et moi, chargé d’animations socio-culturelles dans la même la Ville . J’avais la responsabilité du Service éducatif du Musée . Un Service que j’avais créé pour sortir le Musée de sa torpeur, à la demande du député André Labarrère qui venait d’enlever la Mairie à la droite, en place depuis des décennies !
Que de souvenirs évoqués ! L’Ecole des Beaux-Arts répondait souvent présente à mes propositions d’animations auxquelles s’associaient de nombreux autres organismes, des écoles et des associations socio-éducatives ! Mémorables expériences pour lesquelles chacun s’investissait à fond : " L’homme et la machine " , " Graphismes ", et la dernière en date, " La tête dans le ciel "
Jean-Louis Fauthoux à l’époque n’était pas seulement un professeur reconnu, mais aussi un homme de culture, engagé sur tous les plans. Passionné de poésie, il initiait ses élèves à la richesse poétique d’un René Char, à la modernité d’un Claude Nougaro. Mes deux premiers fils qui commençaient leurs d’études d’art pourraient en témoigner !
Aujourd’hui, après tant d’années, cet homme reste le créatif que j’ai connu, associant à ses papiers, couleurs , matières et des poèmes de « haïkistes » célèbres.
Fortuites retrouvailles qu’une passion commune des mots a concrétisées hier !
Qui a dit que le hasard n’existait pas ?
Pour en savoir un peu plus sur Mieko Miyazaki, Manuel Solans, Jean-Louis Fauthoux et la Médiathèque,
cliquer sur ces noms écrits en couleur.
©Ange
Petit conte ou petites histoires…
Commment faire un TOUT avec un RIEN ?
– Qui êtes-vous ?
– TOUT.
– TOUT, c’est tout.
– Oui, c’est tout
– Vous savez donc qui je suis ?
– Je ne vois pas …
– Cherchez bien, vous ne voyez toujours pas?
– Non… rien.
– RIEN ? Eh bien voilà… c’est cela, merci.
– De rien
– Non RIEN. Je suis RIEN… RIEN sans particule.
– RIEN, comment ?
– RIEN, c’est tout.
– Non, TOUT c’est moi… Mais au fait d’où venez-vous ?
– d’ « out » comme un exclus
– D’où ?
– « OUT » … prononcez « aout » comme en anglais
– Comme mois d’août
– Oui, si vous voulez, vous seriez donc aussi de « out », un exclus ?
– Non, moi je suis de mars
– Un Martien ? Vous plaisantez, vous êtes bien terrien, n’est-ce pas ?
– Pas du tout, t’es RIEN c’est vous, moi je suis TOUT
– C’est cela, vous êtes le terrien TOUT comme moi le terrien RIEN, c’est à dire pas grand-chose en fin de compte !
– Tout à fait cela !
– Vous avez fait quoi ?
– Mais rien du tout, en voilà assez de cette histoire de rien !
– Ce n’est pas mon histoire, c’est la vôtre, c’est tout !
– Oui, un tout qui ressemble à rien, finalement !
– Si vous voulez …encore que…
– Et pourquoi « encore que » s’il vous plaît ?
– Parce que un tout, c’est plein et que rien, c’est vide
– Et alors, que voulez dire ?
– Holà, holà, ne faites pas comme si de rien n’était et soyez plutôt TOUT yeux TOUT oreilles …
– Bien, je vous écoute …RIEN de moins
– Avec vous, c’est toujours du tout ou rien, prenons donc nos lecteurs à témoins. Certains sauront vous dire ce que sont tout et rien.
– Vous avez dit « terriens » ?
– C’est bien ce que je disais, finalement vous ne comprendrez jamais RIEN
©Ange Pérez
En bref…
Le merle gourmand
Qui picore une baie rouge
En noir fait le clown
©Ange Pérez
En bref…
Sur un tapis roux
Mon râteau se fait les dents
Avant l’hiver blanc
©Ange Pérez
Désir
Désir
Une fois encore
L’éclat de tes yeux perce une clairière
Dans la chevelure profonde de la nuit
Je découvre un champ d’étoiles
Mes pensées se déchaînent
Une mise en jeu que tu connais
Chevaux rayonnant d’étincelles
Mes mains de désir embrasées
Se cabrent sur tes pentes escarpées
L’éclair jaillit de ton corps
Voyage en extase
©Ange
Avait-il un jardin ?
Parfum de femme
Devant des pétales aussi transparents qu’un voilage
Me sont revenus des souvenirs d’un autre âge.
J’ai alors fouillé dans un carton à dessins
Et je l’ai retrouvée bien rangée en son sein.
Je me suis revu la croisant dans la rue.
Elle a souri quand elle m’a vue,
Je lui ai demandé de poser pour moi,
De la tête elle a dit oui , sans voix.
Une complicité naquit sans fard.
Dans l’après-midi elle arrivait tard,
Je la laissais choisir une ou deux poses,
Lui souriais et son visage se teintait de rose.
Elle était grande au port altier et paraissait fière.
Je la sentais fragile comme une fleur en pleine lumière.
Mes yeux fascinés par sa présence s’attacher à la trame,
Je dessinais ainsi sans relâche pour oublier la femme.
©Ange
Anniversaire
Anniversaire
En ce jour de la Saint Parfait
Pour le plus beau des bouquets
Nul n’ai trouvé à la hauteur
Pouvant exprimer notre bonheur
J’ai découvert ces fleurs de pêchers
Par hasard dans notre jardin secret.
Elles s’éveillent une fois l’an
Pour célébrer le printemps
Elles s’ouvrent ainsi à la vie
Par la surprenante alchimie
D’une Ariane tirant le fil
D’inexorables arcanes en avril
©Ange
Jouer avec la lune
Poème de Federico García Lorca traduit par Claude Esteban
dans " Ferias" . Edition du Félin.
A l’oeil nu
La lune dans l’herbe était cachée
Surprise elle s’est envolée légère
Pour jouer dans le ciel azuré
Petite balle dans les airs
©Ange
CLIQUER …….pour voir l’album de sa course dans les cieux!
Calligraphie
Calligraphie
Ce matin à grands pas j’ai ouvert le jour.
Sur mon chemin l’horizon s’est couvert
D’un sombre manteau de nuages lourds.
Calligraphié comme un cri avec l’ éclair
Tracé en toutes lettres à la plume biseautée
J’ai lu dans le ciel en courroux le mot liberté
©Ange
je me suis alors souvenu d’une calligraphie que Hassan Massoudy m’avait offerte.
Liberté, à Ange.
Il me l’avait personnellement calligraphiée à l’occasion
d’une manifestation à caractère pluriculturel
que j’avais conçue et mise en place à Pau.
Il y avait activement participé
Un souvenir inoubliable
C’était en 1981
Mémorable
Année !
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Passages….
Passage
La Garonne crépusculaire
S’est nappée d’un voile précaire
La lune comme un œil sans crâne
Perce la vaporeuse membrane
Sous surveillance glisse
Une gabarre en coulisse
©Ange.
J’ai associé à mon écrit une aquarelle de ma soeur Lélie Abadie, peinte en 1990
et parue dans un recueil de ses oeuvres aux Editions FUS-Art en 1998.
Elle l’avait intitulée " Passage 1"
Pour information : elle prépare un second recueil qui paraîtra au premier semestre 2008.
Mon écrit et l’aquarelle n’ont en commun qu’un lien….de réelle parenté …
un peu comme le passage d’un "témoin" fait d’images et de mots.
Faire les comptes
Faire les comptes
Je fais une fin de mois, dit-elle
Ce n’est pas la fin de toi, dit-il
Tu es mon toit du monde
Je le crierai sur tous les tons
Mon toit ouvrant
Je ne peux respirer sans toi
Nous sommes à tu et à toi,
Ce qui est à toi est à moi et vice versa,
Je n’ai jamais connu cela avant toi
Sous quelque avant-toit
Et j’ai toujours faim de toi
Même sans toit
Comme un siamois affamé
En manque de toit
Mais… je ne suis pas ta chatte, dit-elle,
Bas les pattes, laisse-moi donc finir mon mois !
©Ange.2007
La nuit approche …
Les ailes de l’ incendie crépusculaire
Sonnent la retraite de l’astre solaire
©Ange.
Et comme le chantait Brassens :
" Monseigneur l’astre solaire
Comme je n’l’admire pas beaucoup
M’enlève son feu, oui mais d’son feu moi j’m’en fous
J’ai rendez-vous avec vous
La lumière que je préfère
C’est celle de vos yeux jaloux
Tout le restant m’indiffère
J’ai rendez-vous avec vous !"
Emporté par le vent …
L’écharpe bleue s’est enroulée
Comme un lambeau de ciel d’été
Sur les brise-lames ce matin
Au pied des remparts malouins
©Ange.
7…7…7…
©Ange.
Interprétation
Interprétation
Je te connais depuis des années.
Tes bras gardent ce parfum musqué
Qui m’annonce des moments de délice
Dans la fraîcheur de notre espace complice.
Je te retrouve au même endroit
Et t’ouvre délicatement presque maladroit,
Me penchant sur toi toujours prête à me recevoir,
Habituée à nous voir unis dans le miroir.
Nous faisons corps et tu prends forme,
Il est alors une position qui devient ma norme.
A cet instant j’oublie les rumeurs du monde
Dans l’ombre de la chambre quand l’extérieur gronde.
Tes courbes en harmonie épousent mes hanches,
Je ne puis refuser ton étreinte et mon arrogance flanche.
Ton inclinaison porte mon regard aux cimaises
Et je m’endors allongé sur toi, ma chaise .
©Ange. 2007
Ma chaise longue !